Maroc: Zefzafi a cousu ses lèvres après sa condamnation
Nasser Zefzafi, qui avait mené un important mouvement de contestation sociale dans le nord du Maroc, s'est cousu les lèvres dans sa cellule au lendemain de sa condamnation en appel à 20 ans de prison ferme, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
"Les détenus Nasser Zefzafi et Mohamed Al Haki ont cousu leur bouche pour protester", a affirmé sur sa page Facebook leur avocat Mohamed Aghnaj.
Contactée par l'AFP, l'administration pénitentiaire n'a pour l'instant fait aucun commentaire sur cette information répercutée par différents médias marocains dès lundi soir.
"Nasser a choisi cette manière de protester pour exprimer son attachement à sa liberté et dénoncer le renforcement du contrôle sécuritaire de sa cellule" a déclaré mardi à l'AFP son père, Ahmed Zefzafi.
Son fils Nasser, 39 ans, avait été le leader d'un vaste mouvement baptisé "Hirak" et portant des revendications sociales et économiques dans la région du Rif (nord) entre fin 2016 et 2017.
"Cinq détenus du Hirak me l'ont confirmé. Je n'ai pas vu Nasser et Mohamed, je ne pouvais pas supporter de les voir dans cet état", a pour sa part dit à l'AFP Me Aghnaj, qui s'est rendu lundi à la prison de Casablanca (ouest) où sont détenus plusieurs militants du Hirak.
Un autre des détenus du "Hirak", Nabil Ahamjik, lui aussi condamné à 20 ans de prison ferme, a entamé une grève de la faim "pour protester contre le verdict en appel et contre le renforcement des mesures de sécurité dans les cellules", a indiqué son frère Mohamed à l'AFP après avoir posté une information à ce sujet sur les réseaux sociaux.
La Cour d'appel de Casablanca a confirmé vendredi les peines de prison allant jusqu'à 20 ans pour 42 militants du "Hirak". Nasser Zefzafi et trois autres militants du noyau dur de la contestation ont écopé des peines les plus lourdes pour "complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'Etat".